La Manufacture de la Fantaisie
 Frédéric Werlé

Voyage Angoulême vers Ruffec.

Ligne 23.

Je me déplace sans bouger.

Le véhicule se déplace et je suis immobile

sur un siège. J'écoute "Raconte toi" d'Yves Simon.

Le paysage passe. Je rassemble ce qui me semble essentiel dans mes souvenirs chorégraphiques, dans ma vie. L'actualité rend un peu ridicule cette recherche. Comment être sur scène aujourd'hui, comme hier, alors que bombes et lacrymos se font encore entendre? Et les souvenirs resurgissent. Je sais que d'une manière ou une autre, cela sera présent sur la scène. Lisible ou pas, comme quand j'ai mis une cocotte minute pour finir le spectacle de "J'aimerais savoir ce que tu me dis en me regardant" ou une bouteille de gaz avec un détonateur dans un autre spectacle. Être sur un fil, l'équilibre dans le déséquilibre ou l'inverse, le grain de sable et la cerise sur le gâteau. Plusieurs niveaux pour une lecture, de l'humour qui dit une vérité et des mensonges qui parlent de ce que l'on vit aujourd'hui, de la tristesse qui fait sourire... ou

des choses personnelles revisitées pour dire ce qu'une arabesque ne dira jamais.